Ceux qui aiment et fréquentent la montagne savent qu’il est essentiel de se tenir au chaud et que le « vrai » froid ne survient pas seulement en hiver. D’où la nécessité de bien s’habiller et de s’équiper, avec des vêtements techniques et des chaussures appropriées ; d’où la nécessité d’accorder une attention particulière aux bons produits, capables de se protéger même dans les conditions difficiles qui peuvent survenir en haute altitude. Et pourtant, parfois, la préparation ne suffit pas. Aujourd’hui, nous découvrons ce qu’est l’hypothermie, c’est-à-dire l’abaissement de la température centrale du corps humain en dessous de 35°C. 

A l’approche de la saison hivernale, la possibilité de souffrir de pathologies dues à l’exposition au froid augmente. L’une des plus fréquentes est l’hypothermie, une situation clinique que la plupart des gens connaissent sous le nom d’engelure. En effet, après les traumatismes et les maladies causés par les hautes altitudes vient statistiquement l’hypothermie. Faire de l’exercice en plein air en hiver dans un environnement de montagne peut exposer ceux qui le pratiquent à de possibles épisodes d’hypothermie dite accidentelle. Ce terme a été inventé pour la différencier de l’hypothermie induite ou thérapeutique.

L’hypothermie se définit comme une baisse de la température centrale du corps humain en dessous de 35°C. Des cas d’hypothermie ont été signalés chez les alcooliques, les personnes âgées et celles qui fréquentent la montagne, principalement en hiver, mais pas seulement. Le vent, l’humidité, l’immersion dans l’eau froide, une avalanche ou la chute dans une crevasse peuvent favoriser l’hypothermie. En général, la température du corps humain diminue lorsque le système de thermorégulation est compromis. La réponse de l’organisme au stress causé par le froid est altérée en cas d’inconscience, d’immobilisation ou si la température corporelle descend en dessous de 30°C en cas de traumatisme, d’intoxication ou d’épuisement. La marche à une intensité de 60 % de la consommation maximale d’oxygène compense la perte de chaleur dans un environnement froid.

Degrés d’hypothermie

D’un point de vue clinique, il est nécessaire de définir les degrés d’hypothermie. Il existe en effet une classification de l’hypothermi qui comprend 

  • l’hypothermie légère (35-32°C)
  •  l’hypothermie modérée (32-28°C)
  •  l’hypothermie sévère (<28°C)

On décrit une série de symptômes qui s’aggravent avec la diminution progressive de la température corporelle centrale jusqu’à l’arrêt cardiovasculaire et la mort. Les facteurs aggravants de l’hypothermie sont les traumatismes, l’épuisement, la consommation de drogues et d’alcool et l’âge avancé. Lors de l’évaluation clinique du patient hypothermique, la température centrale du corps doit d’abord être mesurée par voie épithympanique, à l’aide de thermistances, ou par voie œsophagienne ou rectale.

Comment elle se manifeste ?

En cas d’hypothermie légère, on observe des frissons, une peau froide et pâle, une accélération du rythme cardiaque et une augmentation de la diurèse. En cas d’hypothermie modérée, on observe des pertes de mémoire, des évanouissements, des troubles de l’élocution, une diminution des frissons, une réduction de la fréquence cardiaque, des troubles du rythme cardiaque et une raideur des articulations. L’apparition d’ondes dites d’Osborne sur les tracés électrocardiographiques est typique. En cas d’hypothermie grave, le patient perd conscience, a des difficultés à respirer et peut faire un arrêt respiratoire. Une hypotension pouvant aller jusqu’à l’arrêt cardiorespiratoire se produit, avec une peau froide et œdémateuse (gonflée), des pupilles mydriatiques (dilatées) et une perte des réflexes.

Conclusion

En conclusion, la prévention de l’hypothermie est primordiale, en utilisant des vêtements appropriés et de qualité pour protéger du froid les alpinistes, les skieurs de montagne et les randonneurs. La vitesse à laquelle le corps humain se refroidit est influencée par des facteurs environnementaux tels que le gradient entre le corps et l’environnement extérieur, la conductivité thermique de l’air et de l’eau, le vent et l’humidité présente. La composition corporelle et la fatigue jouent également un rôle dans l’apparition d’un état d’hypothermie corporelle. À cet égard, il est important de bien s’entraîner même en cas d’exposition au froid, de se nourrir correctement et d’éviter la déshydratation. Les périodes d’inactivité favorisent l’hypothermie.